Comme à mon habitude je décide de parler du gaspillage alimentaire. Mais cette fois ci, je veux parler de la notion de “déchet” et de comment faire pour l’éviter.

Limiter les déchets est l’un des enjeux majeurs de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Même si la prévention à la source est la meilleure solution pour éviter les pertes, il existe d’autres solutions pour trouver une nouvelle vie aux déchets. Ce sont les principes de l’économie circulaire, faire rentrer le déchet dans un cycle de vie infinie, et ainsi trouver un moyen de les valoriser et de leur trouver une nouvelle utilité. Les principales solutions que l’on retrouve sont la valorisation en alimentation animale, la valorisation énergétique et le compostage.

 

QUELLE TECHNIQUES POUR L’EVITER?

La valorisation en alimentation animale  est une pratique très courante, notamment au stade de transformation. Les industriels de l’agroalimentaire font usage du terme coproduit, qui signifie la valorisation d’un produit. Ce terme est considéré dans certaines filières, comme un produit à part entière et fait l’objet d’un marché et d’une commercialisation importante. Mélanger avec des matières organiques ces coproduits sont différenciés par leur composition chimique ou leur valeur nutritive. Ce marché est soumis à des règles sanitaires très strictes, qui celles ne sont pas respectées, peut vite représenter un risque pour le consommateur ou l’animal. La production doit être entièrement sécurisée et présenter des atouts nutritifs comparable aux procédés classiques comme le fourrage. Ces coproduits sont principalement destinés aux bovins, mais aussi aux équins, porcins ou ovins.

La méthanisation, également appelée digestion anaérobie, est définie comme « un processus de dégradation microbienne au cours duquel la matière organique complexe est transformée en un biogaz composé de méthane et de dioxyde de carbone et en un résidu solide ou liquide appelé digestat. », par l’institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture. Ce procédé permet de répondre aux problématiques de gestion des déchets et du développement des énergies renouvelables. Grâce à la méthanisation, il est possible de diminuer la charge organique, ce qui réduit la charge polluante. Le biogaz qui en découle, est une énergie substituable aux énergies fossiles, et a pour caractéristique de produire de l’électricité et de l’eau chaude, ou de chauffer les bâtiments. Les déchets alimentaires représentent des sommes colossales, près de 2 000 000 tonnes rien qu’en Ile-de- France, et procéder à des collectes massives, permettrait de les réutiliser de façon saine. Car si l’on regarde aujourd’hui la répartition des modes de traitement des déchets, on constate 36% sont mis en décharge, 30 % sont incinérés, 20% sont recyclés et enfin 14% sont revalorisés. Ainsi ces près des 2/3 des déchets produits qui sont enfouis dans la nature, sans avoir essayer de les réutiliser.

En plus de la méthanisation, on peut encore trouver d’autres alternatives aux déchets, comme le compostage. Ce terme se définit comme un procédé de dégradation de la matière organique. Il met en jeu différents micro-organismes dans un processus aérobie (en présence d’oxygène). L’intérêt de cette pratique est naturel, en permettant d’améliorer la structure des sols, la porosité ou la capacité de reproduction, en lui restituant de la matière organique. Ce processus naturel permet faire vivre durablement ces sols, sans utiliser de matières chimiques. Plus de la moitié des ordures ménagères peuvent être compostés, et notamment les déchets issus de la production alimentaire (graisse, épluchure, peau).

 

DE BONNES IDEES A DIFFUSER

Deux initiatives, qui concernent le domaine alimentaire, ont retenu mon attention, dans cette logique de valorisation des déchets et j’aimerais les partager avec vous:

Phénix  qui est une entreprise française,  accompagne les entreprises dans la lutte contre le gaspillage en proposant des solutions de réutilisation des déchets. A toutes les étapes de la chaîne de production, les consultants vont proposer des alternatives pour trouver une seconde vie aux produits. Le concept de la société part du principe que les déchets sont une formidable source de matières premières. Les services proposés vont concerner la réduction des volumes de déchets et des coûts qu’ils induisent, l’optimisation de la défiscalisation par l’intermédiaire du dons, l’augmentation du chiffre d’affaire grâce à la revente des surplus, et l’apport de réponses face aux objectifs de RSE.

La deuxième initiative a été mise en place par un restaurateur parisien et est très originale. Stephan Martinez qui est propriétaire d’un établissement familial, à pendant longtemps chercher des alternatives, au traitement de ces déchets qu’il se refusait de jeter à la poubelle. Ce grand admirateur de vers de terre a alors décidé d’acheter une multitude de lombrics, qu’il a alors installé dans la cave de son restaurant. A chaque fin de journée, et après un tri sélectif, il a donné à ses vers les déchets alimentaires de la journée. Friands de ces produits, les vers les ont consommés, avant de les rendre sous matière fécales, ce qui constitue un formidable élément de compostage. Il redonne ce compost à ses clients, qui peuvent alors l’utiliser pour leurs exploitations agricoles ou juste pour faire pousser des plantes. Ce procédé entièrement naturel est particulièrement bon pour la reproduction des sols. Si la forme reste singulière, ce que l’on retient, c’est surtout le fond et la volonté de ne pas jeter et de réutiliser les déchets dans un souci environnemental.

 

Il est certain que ces initiatives ne sont pas qu’au nombre de deux, et que d’autres individus utilisent des procédés de réutilisation des déchets. Il est donc nécessaire de rassembler des témoignages similaires, dans une logique de diffusion globale, afin de répandre ces pratiques à l’ensemble du territoire.

Charlotte Magnan