Je m’appelle Laurie Tressmann, j’ai 19 ans et je suis sportive de relais professionnelle.

Le premier relais

Tout à commencé à mes 8 ans, en cours d’EPS. On avait pour consigne de constituer des équipes de relais. Dans les tribunes, beaucoup de visages inconnus, sauf celui de ma mère qui souriait. J’étais la sprinteuse. Du bout de la piste, j’entendais les cris d’encouragement. Un brouhaha qui me faisais penser à un hippodrome envahie de parieurs. Pourtant au fond de moi j’étais calme. Devant moi un couloir d’argile rouge. Les œillères en place, je ne voyais que la ligne d’arrivée. Le souffle et le bruit de la course de ma coéquipière me donna le départ. Je saisis le relais. Sentie mon sang passer dans tout mon corps. Le vent dilatait mes narines, tel un cheval en pleine course. Mes pas résonnaient dans tout mes muscles. Je suis seule. Les autres doivent être loin. Allez Laurie, tu peux le faire .Une voix au micro dit mon nom et je compris que j’étais la première.

La course de relais s’accélère

Ma mère me rejoignit accompagnée d’un monsieur. Sa tête m’était inconnue. Il parlait, mais essoufflée par ma course, les battements de mon coeur m’empêchaient d’entendre ce qu’il disait. Sans savoir ce qu’il venait de se passer, je signais mon premier contrat en club d’athlétisme professionnel .

Très vite je fus admise en sport étude. À 13 ans j’avais deja deux agents JC et Alan, des sponsors internationaux et une carrière toute tracée. Pourtant mes parents n’étaient pas là. Entre les études et la compétition, mes agents avaient pris leur place. Je ne les voyais plus. J’arrivais a me consoler avec mes amis du club. Nina était l’une d’entre elle. On avait beaucoup de points en commun. On partageait la meme chambre et c’est à elle que je me confiais quand ça n’allait pas. C’était vraiment la soeur dont je rêvais . Et surtout c’est la seule avec qui j’avais l’impression de ne pas être en compétition.

Un passage de relais surmédiatisé

J’avais 16 ans, je jouais ma place pour les Européennes. Jusque là, je n’avais pas compris à quel point mon évolution avait été importante. À l’aéroport de Berlin, j’étais calme. Devant moi un long couloir de verre. Au bout, un brouhaha qui ne m’était pas inconnu. Les flashs se multipliaient, mon corps était tiré de gauche à droite. Je sentie quelqu’un me pousser dans une voiture. La porte claqua. Les cris cessèrent.

Arrivée au vestiaire, une pensée vint pour mes parents. Je ne savais pas pourquoi, mais ce jour là j’avais besoin de leur parler. L’athlète que j’étais devenue, laissait place à la petite fille qui avait grandi loin d’eux. Pourtant, à quelques minutes de la course, pas de réponse. Les larmes montèrent. Je n’avais plus envie de courir.

Le relais de l’Enfer

Laurie ? Nina m’avait retrouvé. Elle me tendit un mouchoir, et essaya de me réconforter. J’étais vidée. Dans mon regard elle perçu ma tristesse et ma fatigue. Elle me consola et me tendit une boisson énergisante d’un de nos sponsors. Je pris une gorgée et me sentie de nouveau confiante.
La course avait commencé, c’est maintenant. Je franchie la ligne d’arrivée. Les Européennes étaient à moi. Le soir même mon nom envahit la une des journaux. LAURIE TRESSMAN, LA JEUNE PRODIGE. Rien ni personne ne pouvait m’enlever ce moment.

Le lendemain matin, quatorze appels en absence. C’était JC. Un message me demande de le rappeler au plus vite et de ne pas regarder les informations. Il décroche. Le néant. Les test étaient positif. Pas elle. La jalousie avait parlé. Et ma première place lui avait était attribuée.

Je m’appelle Laurie Tressmann, j’ai 18 ans et j’étais sportive professionnelle.

https://efap-etudiants.org/sportives-quelle-reconaissance/