Etant une femme afro mat de peau, je récolte de nombreux commentaires borderline. Dans les transports ou au restaurant, certains comportements me surprennent. Est-ce de la moquerie ou de la simple stupidité ? Mesdames, Messieurs, découvrez le PALMARES DES PUNCHLINES 2018: SPECIAL AFRO HAIR !

« Je peux toucher ton afro ? »

 

 

Je lui destine la quatrième place ! Et encore, certains sont polis : ils demandent ! Il m’est arrivé plusieurs fois qu’une main inconnue attrape mes cheveux. D’ailleurs, les Afro Girls vous diront que c’est le classique embarrassant. Quand on répond oui, nous avons droit à ce type de remarque : « Ce sont tes vrais cheveux ? »… « Oh c’est tout doux ! », « Ah ouais, je ne pensais pas qu’une afro était douce. », ou encore des interjections comme : « Aaannnnh… ! ». Vraiment gênant.

« Eh Chocolat ! »

Troisième place du palmarès ! Je vous remets dans le contexte. Je marche tranquillement pour aller au travail. Lorsque j’entends ce fameux « Eh Chocolat ». C’est incroyable cette manie d’appeler la communauté afro par des aliments ou par d’autres expressions du style « charbon ». Pour chocolat, certaines personnes vous diront qu’elles peuvent comprendre. Que cela pourrait être pris comme un compliment, ou être dit dans un contexte très sensuel. Mais pas de la part d’un inconnu…! J’aurais aimé qu’un de ses potes lui dise : « Tu prends trop la confiance frérot ».

Voici ce que j’ai répondu :

« Heeey ! Passe-moi ton number. T’es super mignon ! Tu préfères que je t’appelle crème fraiche ou mozzarella ? Non, t’es un peu bronzé. Saucisse au four c’est bien. »

Je plaisante ! J’ai passé mon chemin.

« Tu es tellement claire qu’on pourrait penser que tu es descendue du ciel. »

J’attribue la seconde place (contestable) à cette petite punchline.

Aurais-je pu rêver meilleur compliment de la part d’un jeune homme ? Incontestablement, non… Il a même fait frémir mon afro. Sa présence a été marquante mais éphémère dans ma vie. Alors, que dois-je te répondre ?… Dois-je te répondre ?

Eh bien, merci. Merci pour ces fous rires incessants que tu as déclenché. En revanche, mes parents sont noirs. Dirais-tu qu’ils sont sortis de la terre du potager ?… C’est à partir de ce jour-là que j’ai préféré écouter les punchlines Carambar. Un appel est lancé par une afro-caribéenne. Passez-vous des commentaires liées au colorisme, surtout pour séduire une fille.

« C’est incroyable que ton cerveau puisse produire cette matière. »

STOP ! STOP ! Stop !…. PREMIERE PLACE ! Incontestable ? C’est vous qui voyez… Honnêtement…. Comme vous je pense, je n’ai pas compris… Je me suis demandée si elle le faisait exprès ou si elle est vraiment stupide ? C’est gênant de se retrouver dans ce genre de situation parce que je ne sais pas où me positionner.

J’ai beaucoup rigolé.

J’ai essayé de comprendre ce qu’il se passait dans sa tête. Elle devait s’imaginer que mes cheveux poussent lisse et que je m’organisais le matin pour en faire une afro. Ou que mon cerveau réfléchit pour créer une matière sèche et volumineuse, histoire d’être original…. J’aimerais qu’on accorde un moment d’applaudissement à mon cerveau, cette merveille.

Je vais d’ailleurs le laisser s’exprimer.

« Être un cerveau qui pense afro n’est pas tous les jours facile. Cela me demande beaucoup d’entraînement vous imaginez bien. Avant, ma réflexion se tournait vers le plat, le sans volume. Jusqu’au jour où j’ai vu une barbe à papa. L’inspiration m’est montée au cortex capillaire. Tout n’est qu’une question de temps et de travail… Tout le monde peut y arriver. Mangez des concombres, ça facilite l’hydratation, indispensable pour une afro. »

Enfin, je te conseille de naviguer sur les réseaux sociaux, de t’informer sur les différents types de personnes existantes sur notre planète. Ton cerveau réfléchira moins plat, moins lisse, et se développera en symphonie.

 

Oui, la communauté afro existe ! Prenez garde aux maladresses et aux questions indiscrètes.

 

En toute virtuose,

Ma belle afro s’impose.

En toute ivresse, en toute enchanteresse,

Belle afro, couronne-moi comme Son Altesse.